Utilisation de la corne dans la bâtisse
Depuis bien des années la corne a été employée à la confection des garnitures de meubles, ces garnitures étaient peut-être moins bien exécutées, et d'une autre forme que celles que fournit le pétitionnaire et que toute autre ouvrier du Grand-Duché confectionne également aujourd'hui.
Il y a à Luxembourg même un tourneur en corne, le sieur Michel, qui confectionne depuis qu’il est établi des garnitures dans le même genre et de la même forme que celles fabriquées par le pétitionnaire; de sorte qu'en conformité de l'art. 2 de la loi du 25 janvier 1817 le brevet que le sieur Poncin pourrait obtenir, serait nul, tandis que d'après l'art. 10 du Règlement du 26 mars de la même année, annexé à la loi précitée, les changements de formes ou de proportions non plus que les ornements de quelque genre qu'ils puissent être, ne peuvent être mis au rang des perfectionnements industriels.
En conséquence nous déclarons que la nouvelle demande du sieur Poncin n'est pas plus susceptible que la première de recevoir aucune suite, et nous vous prions de vouloir bien lui en faire connaître les motifs en lui remettant la boîte ci-jointe, dans laquelle se trouvent trois de ses ouvrages.
Sire,
Tourneur en corne de profession, je me suis de tout temps appliqué à lui donner tout le perfectionnement dont elle est susceptible, et si je ne craignais d'être taxé de vanterie, je dirais que les objets sortant de mes ateliers se font remarquer par leur solidité, comme par le fini du travail.
C'est ainsi que, me passionnant pour mon état, je suis parvenu à appliquer la corne à la confection de garnitures de portes, de fenêtres, de de meubles etc. Ces garnitures d'une nouvelle espèce, outre le poli de la matière et le la gracieuseté des formes, font disparaître le double inconvénient que présente le cuivre et le fer, le vert-de-gris et la rouille. Aussi ont-elles dès leur apparition, obtenu les suffrages du public, et la première et bien douce récompense de mon travail a été d'avoir fourni une partie de ces garnitures pour les appartements du pavillon de Votre Majesté à Walferdange. Si Elle daigne jeter un coup d'œil, Elle se convaincra que je n'exagère pas l’utilité de mon invention.