166 - Victor FAVIER

FAVIER was a cultivateur, resident of Perwez (Belgium). He based his Luxembourg application for a brevet d’importation on his Belgian patent, obtained on 21 January 1874, for a threshing machine. [1] 

FAVIER filed the Luxembourg application on 25 February 1875 under the title of:

Batteur de machine à battre les céréales

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The inventor explained:

L'appareil batteur se compose: 

de deux arbres en fer A,

de deux tambours de forme elliptique C fixés sur les arbres arbres A,

de deux roues d’engrenages B, B’ destinées à rendre solidaires les deux arbres A et engrenées de façon que, quand le grand diamètre de l’un des tambours est placé suivant la ligne horizontale, le grand diamètre de l'autre se trouve placé suivant la verticale et réciproquement. 

L'idée qui a suggéré cet agencement peut être formulée comme suit: soumettre la denrée à égrener à une série de chocs très énergiques, en s’imposant la condition que, au moment du choc, cette denrée soit libre, c'est-à-dire qu'elle ne soit en contact avec aucun corps dur, autre que le corps choquant, afin d'éviter un broiement ou écrasement du chaume.

The examination on behalf of the Chambre de commerce was conducted by Ph. B. SERVAIS, of Weilerbach and Jos KÖMGEN, constructeur mécanicien in Heisdorf.

SERVAIS and KÖMGEN had never acted as experts for examining patent applications and had difficulty in coordinating their efforts to conduct the examination. They never met to discuss the merits of the invention and, in the end, each issued his own report.

During the granting process, FAVIER got impatient and asked the Government regularly for an update on the examination process, invoking 

  • the imminent harvest season: la saison de fabriquer l’instrument est arrivée, (23 May 1875)… la prochaine saison du battage commence dans un mois (1 July 1875)…
  • the imminent agricultural exhibition in Luxembourg: si ce brevet m’était accordé, je pourrais exposer ma batteuse à Luxembourg 9 August 1875 …

The first one to report on his examination was SERVAIS; he wrote on 23 June 1875:

J'ai examiné le dessin du batteur de Monsieur Favier et j'ai trouvé que le système de l'invention diffère complètement des systèmes actuellement en usage et qu'il semble présenter de grands avantages sur ces derniers, pour autant qu'on peut en juger, sans avoir vu fonctionner les nouveaux batteurs. 

Dans les machines activées jusqu'à ce jour, trois systèmes sont en présence. Le plus ancien consiste dans un tambour batteur, armé de traverses qui enlèvent dans leur rotation les gerbes et les serre contre un contrebatteur à traverses immobiles;…

Vient ensuite le système américain, récemment introduit chez nous. Le tambour est armé de dents de fer qui passent entre plusieurs rangées de dents analogues …

J'ai cru devoir donner ces explications sur les machines existantes, pour bien faire comprendre les modifications introduites par Monsieur Favier. Cet inventeur présente une machine ayant deux batteurs agissant simultanément de bas en haut et l'autre de haut en bas; leur forme eet elliptique; ils frappent la paille sans la briser. Les coups produisent plus d'effet que le frottement des anciennes machines et demandent moins de force. Ce système semble permettre entre les deux batteurs un passage de 10 cm, 10 fois plus grand par conséquent que celui des machines ordinaires. 

Outre cela, la paille traitée de cette manière doit rester droite tout en pouvant passer dans le sens de la longueur ce qui fait que les tambours peuvent être très étroits et très légers. Dans les machines connues le rétrécissement du passage pour les chaumes est un inconvénient lorsque les gerbes contiennent de la pierraille; le passage de la machine Favier étant de 10 cm, des pierres d'une certaine grosseur peuvent y arriver sans dérangement pour la machine. 

Je crois pouvoir ajouter que je vois dans l'écartement des tambours batteurs du système Favier une garantie contre les accidents auxquels sont exposés les ouvriers travaillant avec les machines ordinaires. À ce titre seul Monsieur Favier mériterait d'obtenir le brevet qu'il a sollicité.

The Chambre de commerce waited for KÖMGEN’s report for a while, but finally wrote to the Government on 23 July 1875:

Ensuite de votre dépêche timbrée comme en marge, nous avons soumis à la Chambre de commerce, dans sa séance du 8 de ce mois la demande du sieur Favier, de Perwez, en obtention d'un brevet de 15 ans, pour un batteur de machine à battre les céréales. Dans cette même séance la Chambre de commerce a été saisie du rapport de Monsieur Ph. B. Servais, l'un des experts nommés pour examiner ladite demande, l’avis de l'autre expert, le sieur Kömgen, n'étant pas rentré pour le jour indiqué. Ce n'est que le 20 de ce mois que ce dernier avis nous est parvenu avec les pièces qui s'y rapportent .

La Chambre de commerce, sans vouloir attendre plus longtemps le rapport du sieur Kömgen, en raison de l'urgence de l'affaire, a déclaré se rallier à l'avis favorable de Monsieur Servais et vous propose, Monsieur le Conseiller, d'accorder le brevet demandé, mais seulement pour la durée de cinq ans.

KÖMGEN’s report thus had reached the Chambre de commerce after the latter had already decided to recommend the grant of the patent; KÖMGEN did not commit himself and stated:

Après un mûr examen des plans et mémoire descriptif, j'ai trouvé que le système en question est simple et pratique, avec le grand passage de 10 cm on n’a pas besoin de tant de force qu'avec les passages serrés, 9/10 en moins des machines connues jusqu'à ce jour, mais ce passage me paraît trop grand et j'ai la conviction qu'une grande partie de céréales doit rester dans la paille, et pour me convaincre il faut voir marcher la machine.

The Government granted FAVIER’s patent on 8 August 1875 for a duration of 5 years.

FAVIER was not aware that, contrary to Belgium, no annuity fee was due for keeping a patent in Luxembourg in force. He requested Ph. & B. SERVAIS to renew his patent on 8 August 1876. 

The Government advised the SERVAIS brothers that no renewal fee was due ... 

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[1] BE patent No 33,939

(10/02/2021)