7 - Henry  Joseph d’HUART DE NOTHOMB (6) (1803 - 1875) [1][2]

Machine rotative de la force de mille chevaux applicable aux chemins de fer, à la navigation et à l’industrie

French patent           No 22970

Application date:     28 March 1855

Grant date:              18 June 1855


L'introduction d’un gaz dans un espace limité déjà occupé par un ou plusieurs gaz ajoute sa force élas­tique à celle des autres gaz; cette force élastique des mélanges est égale a la somme des forces élastiques des différents gaz occupant séparément le même espace.

La machine est construite de telle manière que, moyennant de minimes modifications, elle peut être mise en mouvement :

1° Par de la vapeur d’eau et de l’air comprimé;

2° Par de la vapeur, produite avec de la chaux vive et de l’eau, et de l’air comprimé;

3° Par des vapeurs d’éther et de chloroforme, du gaz produit par le bicarbonate de soude et l’acide sul­furique, et tous séparément, ou combinés deux par deux, etc. ou tous ensemble.

La puissance motrice dépend de la solidité des tubes contenant les gaz, et non du volume de la machine.

La machine peut acquérir la force motrice de plusieurs milliers de chevaux. En effet si à 100 atmo­sphères elle a la force de 1,000 chevaux, à 200 atmosphères elle sera de 2,000 chevaux, et ainsi de suite. Pour les machines destinées à gravir des rampes, l’inventeur combine la vapeur d’eau produite par du combustible à la vapeur d’eau produite par de la chaux vive et à l’air comprimé; pour cela il se sert des appareils représentés pl. VI.

Prenant une chaudière ordinaire de locomotive, il augmente la force des tubes et de la chaudière pour arriver à 10 atmosphères.

En avant de cette chaudière il ajoute un tube d’une longueur indéterminée, se recourbant sur lui-même de façon à remplir un espace voulu, fig. 2.

Ce tube est formé d’une tôle de première qualité de 15 millimètres d’épaisseur, retournée deux fois sur elle-même, et rivée au premier croisement.

Or à l’endroit de la triple épaisseur, si ces tubes présentent de petits espaces vides, c’est-à-dire là ou ils ne seraient pas juxtaposés, on remplit ces interstices avec du plomb fondu; pour plus grande résistance encore, on brase en cuivre l’ensemble des tuyaux, et l’on donne à ces tuyaux 20 à 25 centimètres de diamètre, ce qui leur permet de supporter 4 à 500 atmo­sphères de pression.

On introduit d’abord de l’air comprimé de 50 à 100 atmosphères avec une machine fixe; on met le train en mouvement au moyen de la vapeur obtenue avec le combustible, et à l’instant on fait passer la fumée et la vapeur de l’échappement par l’intérieur de la chaudière qui enveloppe le tube susdit.

Cet air se dilate et arrive à une pression de plusieurs centaines d’atmosphères en raison de la chaleur qu’acquiert le tube; on ajoute même, au besoin, un foyer exprès dans l’ensemble de ce tube, et on pousse la dilatation jusqu’à ce que la soupape, équili­brée à 2 ou 300 atmosphères, se soulève.

Si on arrive au pied d’une montagne, on ouvre le tiroir de l’air comprimé, et on fait mouvoir la machine rotative, vue fig. 3, avec cette irrésistible puis­sance.

Si cette force vient à s’épuiser, on a recours à douze réservoirs de chaux qui, au moyen de tiroirs, reçoi­vent la quantité d’eau qui peut être réduite en vapeur par la chaux.

Enfin, arrivé au sommet du plan incliné, on met en communication le jeu de deux pompes foulantes, et on laisse prendre au train toute la puissance qu’il peut acquérir par son poids en descendant; on y ajoute, s’il le faut, celle de la vapeur, pour arriver à une nouvelle charge du tube à air égale à la première.

La rapidité du train va progressivement en dimi­nuant en raison de la résistance qu’il trouve dans la compression de l’air; il peut, dans tous les cas, être régularisé par les freins ordinaires, s'il y a lieu.

Arrivé au bas, toutes les choses reprennent la première allure, et les forces emprisonnées par la réaction du premier obstacle vaincu restent en réserve, pour s’élancer de nouveau avec de nouvelles forces aussi irrésistibles que les premières pour vaincre le second obstacle, et ainsi de suite.

Tout cet assemblage de forces irrésistibles ne ré­soudrait pas le grand problème de l’ascension des trains au haut des plans inclinés, sans l’intervention d’une invention plus extraordinaire encore, d’un assemblage de tenailles formant des roues s'attachant aux rails, avec une rigidité telle et augmentée à volonté, que nulle inclinaison de 1 à 10 p.% ne puisse être facilement vaincue.



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[1] FamilySearch database

[2] Geneanet database

(03/02/2021)

(Source: archives de l’Institut national de la propriété industrielle)