Baromètre hydraté
Mon invention consiste dans l'application d'un papier rendu hygrométrique par la glycérine, le chlorure de calcium ou de sodium ou toute matière hygrométrique mélangée avec un tel sel métallique ou autre susceptible de changer de couleur en présence de l'eau, soit en se colorant ou se décolorant plus ou moins.
Diverses substances minérales végétales produisent le fait de se colorer ou de se décolorer en présence de l'eau. Le produit que je préfère employer est le chlorure de cobalt pour la raison qu'il est plus en rapport avec la couleur du ciel au moment où il indique la pluie ou le beau temps.
J’imbibe une feuille de papier de chlorure de cobalt, de glycérine, et de chlorure de sodium, et l’état humide de cette feuille de papier est rose, puis lorsque l'air devient sec, il enlève une partie de l’eau qui humecte le papier, qui du rose passe au rouge, puis au violet et ensuite bleu-vert, couleur du ciel.
Si dans cet état l’air redevient humide, la partie hygrométrique du papier s’empare de l’eau que l’air tient en suspension, les sels se décolorent en raison de l'humidité de l’air et le papier retourne du bleu ou violet ou rouge et au rose.
Comme repère pour constater l’hygrométrie de l’air, des couleurs fixes sont placées en regard du papier hygrométrique et indiquent le temps qu'il doit faire. La couleur violette indique le variable quand le papier hygrométrique aura cette couleur; le bleu indiquera le beau temps; et le rose la pluie.
L’espace circulaire central représente un petit caméléon dessiné sur fond noir. Ce caméléon change de couleur, suivant l’état de l’atmosphère. Il est tantôt rose, tantôt vert-clair, tantôt bleu-verdâtre foncé, et prend ainsi successivement une des nuances des trois divisions qui l’entourent.
Si on place l’appareil au dehors, quand l’air est humide, le petit caméléon rougit très rapidement; si on le rentre à l’intérieur, où l’air est plus sec et plus chaud, et qu’on le tienne par exemple auprès du feu, il bleuit immédiatement.
Il n’y a pas assez longtemps que j’ai entre les mains l'instrument qui m’a été donné, pour omettre une opinion précise sur sa véritable valeur scientifique: il m’a paru être particulièrement sensible à l’action de la chaleur, et je ne crois pas qu’il soit susceptible de donner autre chose que des indications assez vagues.
J’ai pu préparer quelques bandes de papier ainsi colorées par le chlorure de cobalt, et leurs variations de nuances étaient tout à fait semblables à celles du caméléon, soumis aux mêmes conditions de milieu ambiant.
M. Lenoir a imaginé, en outre, de confectionner des fleurs artificielles, dont les pétales sont imbibées de chlorure de cobalt. On a ainsi un bouquet qui change de couleur suivant que l’air au milieu duquel il se trouve est humide ou sec.
[1] FamilySearch database (KC86-FJP)